Région régulièrement tournée en dérision, fief de Martine Aubry et de Dany Boon, le Nord-Pas de Calais n’a toujours pas bonne presse. Néanmoins, un des ses habitants « aixilé » dans le sud-est de la France a tenu à remettre les pendules à l’heure et IEP Mag a choisi de relayer son hommage à sa région.
Entre coup de gueule et coup de coeur, une étudiante alsacienne nous fait partager, à travers une anecdote loin d’être anodine, sa vision de la culture régionale et plus particulièrement de la deuxième langue autochtone parlée en France : « l’Elsässisch ». .. Langue(s) française(s) Nuit noire, calme apparent, seuls quelques rares bruits de moteurs parviennent à briser l’épais silence qui règne désormais sur la ville. A l’intérieur de l’un des bus qui circule encore, quelques passagers, une ambiance paisible et deux hommes qui discutent en Alsacien. Les arrêts défilent et déjà de nouveaux passagers font leur apparition. Les deux hommes continuent de converser, quand soudain un cinglant « On est en France, on parle français » brise la quiétude à laquelle nous étions habitués. Surprise, stupeur, les regards jusque là endormis se ravivent. La tension monte, mon dégoût aussi. J’ai toujours été bercée dans cette culture particulière, où l’on passe du français au dialecte, sans sourciller. Je n’ai jamais connu cette France « de...Read More >
Georges Frêche était un bon client. Sous leur dehors de vierges effarouchées, les médias parisiens ont apprécié les saillis du volubile montpelliérain, tout simplement parce que le scandale fait vendre, et à peu de frais. Combien d’heures de travail sur la « tête pas catholique de Laurent Fabius » ? Combien de temps passé sur la « sous-humanité des harkis » ? Le journaliste fait un bref rappel des « dérapages » de Georges Frêche, évoque trois ou quatre réactions indignées, l’accuse de populisme et/ou de cynisme et l’article est bouclé. Peu importe que la phrase soit tronquée, hors contexte, tordue, cela fait vendre. Pourtant, on pourrait se demander qui est le plus nocif pour la démocratie, les jugements de Georges Frêche, « Le Pen de gauche » selon the Independent ou le traitement qui en est fait? Je marche sur des œufs tant il est de bon ton en ce moment, chez les politiques, d’attaquer les journalistes de manière frontale. En 2007, Bayrou avait chargé TF1, aujourd’hui, Mélenchon critique...Read More >
Ou quand le matraquage médiatique donne une nouvelle dimension à cette fête traditionnelle. Si 2008 avait vu fleurir les masques Halloween à l’effigie de Sarah Palin et 2009 ceux de Bernard Madoff, cette semaine, c’était à Mark Zuckerberg de jouer le rôle du méchant. Pour Halloween, déguisez-vous en Zuckerberg Le fondateur de Facebook au milieu d’une horde de vampires et de sorcières? Malgré le récent succès de The Social Network, Marck Zuckerberg ne jouera pas dans le prochain Twilight, mais il éprouve toujours autant de difficulté à blanchir sa réputation. En témoigne la prolifération des masques Halloween à son effigie. C’est le site américain Gawker qui a lancé l’idée le mois dernier, en proposant le téléchargement gratuit du masque Zuckerberg: ne reste qu’à l’imprimer et y attacher un élastique, et le tour est joué. Pour compléter ce déguisement économique, Gawker dresse non sans ironie les éléments de la panoplie immuable du fondateur de Facebook: sweet à capuche, jeans et baskets blanches...Read More >
Payés une fortune au point de choquer l’opinion publique, cible des polémiques sur les inégalités de salaires comme des millionnaires qui cherchent à justifier ou comparer leur situation, les footballeurs font partie des grands gagnants du système capitaliste et de la logique du marché. Pourtant le monde du football pourrait être l’exemple d’une société plus méritocratique, plus juste, voire l’aboutissement d’un idéal socialiste : la libération des travailleurs. Un système de salariat socialiste ? Ronaldinho, Messi, Henry ont des fortunes mirobolantes, injustifiables et beaucoup plus élevées que certains chef d’entreprises, pourtant ce sont des travailleurs. Ils sont salariés de leurs clubs respectifs et ne font donc absolument pas partie de la « bourgeoisie » au sens marxiste du terme puisque ils ne sont pas détenteurs d’un quelconque capital. Ce sont ces « ouvriers du football » qui suent à l’entrainement, courent 10 km par match, prennent des risques de blessures à chaque contact pour faire fructifier le capital détenu par...Read More >
C’est une des litanies préférées des intellectuels organiques du sarkozysme, et ce depuis 2007 : on ne peut pas réformer en France. Ou plutôt, bien que les volontés soient là, aussi bien dans le gouvernement, dans les Assemblées que dans la population (qui soutiendrait, si l’on en croit le Figaro, à 58 % la réforme des retraites, par exemple), une bande de privilégiés, que l’on n’hésite pas à présenter comme des aristocrates des temps modernes, bloque le pays pour défendre leurs intérêts personnels au détriment – paraît-il – de l’intérêt commun.
« Il ne suffit pas d’avoir de l’appétit. Il faut aussi avoir de l’estomac » disait-il. De l’estomac, Séguin en avait. De l’appétit, pas suffisamment. Il passa à côté de son destin, celui de devenir Président. Il avait à la fois le talent oratoire et la rigueur intellectuelle, le rejet de l’idéologie dominante et la conscience de son époque. Le refus d’une Europe dont il avait prédit l’échec malgré les injonctions des cabris maastrichtiens. Mais il incarnait aussi l’humanisme, fondement de son engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort aux côtés de Robert Badinter et de Jacques Chirac. Jacques Chirac, justement, avait un appétit insatiable. Son ambition dévorante ne s’appuyait sur un aucun corpus idéologique précis. Séguin lui a donc fait sa campagne de 1995. Il lui a prêté un estomac. Son estomac. C’était nécessaire pour encaisser les coups des adversaires acquis à Balladur, celui dont l’appétit et la suffisance hautaine étaient proportionnellement inverses à ce qui lui...Read More >